Pour le Directeur des Systèmes d’information du PAK, une approche dématérialisée de gestion de l’entreprise doit significativement contribuer à appuyer la performance des différentes structures et des différents métiers.
Quelles sont les idées socle à partir desquelles vous avez conçu et développé le système d'information du Port autonome de Kribi, sur les douze derniers mois ?
Notre idée maitresse a été de faire du PAK une entreprise performante en tous ses compartiments grâce à l’apport du système d’information. En d’autres termes le système d’information doit significativement contribuer à appuyer la performance des différentes structures et des différents métiers du PAK. Plusieurs projets ont dès lors été développés dont une messagerie professionnelle performante qui fluidifie les échanges entre collègues et avec les partenaires externes, un progiciel de gestion intégrée adapté spécifiquement aux métiers du PAK, des systèmes de communications sécurisés multisites qui annihilent les notions de distance et favorisent la collaboration, et bien d’autres sont en cours.
Quel est le modèle organisationnel dont vous vous êtes inspiré ?
De notre position au cœur du système d’information, nous nous inspirons du modèle d’entreprises qui mettent en avant le travail collaboratif et le partage de connaissances et d’informations pour plus d’efficacité et d’agilité. Ce modèle organisationnel, celui des entreprises 2.0 est une réponse à la construction d’une nouvelle génération d’entreprise selon la vision stratégique de la Direction Générale du PAK.
Vous avez mis beaucoup d'énergie sur les systèmes ERP et SIP. Que signifient-t-ils et que rapportent-t-ils au PAK ?
L’ERP pour « Enterprise Ressource Planning » ou PGI c’est-à-dire Progiciel de Gestion Intégrée en français, est une solution logicielle qui rassemble ou unifie des sous-systemes applicatifs à même d’adresser la quasi-totalité des activités d’une entreprise. Ces activités y sont représentées sous forme de modules partageant la même base de données. L’avantage de la mise en place d’un tel système est la facilitation des transferts d’information entre les différentes ressources engagées dans le fonctionnement quotidien du PAK. Il permet d’automatiser la chaine de traitement de l’information et ce faisant, dope la productivité. De plus, en rassemblant en un seul point une grande part des données produites par les différentes unités au fil de leur activité, il facilite la disponibilité et l’analyse des informations aux fins d’assurer une meilleure prise de décision. C’est un bon point de départ pour la mise en place des outils de business intelligence.
Le SIP quant à lui est l’acronyme de Système d’Information Portuaire. Il constitue le logiciel de pilotage des activités portuaires de la Capitainerie et celles de l’exploitation. On y trouve donc des modules liés aux activités telles que :
La gestion des navires (arrivée, départ, séjour à quai, remorquage, etc.) ;
La gestion des entrées/sorties des marchandises et visiteurs ;
La facturation des marchandises ;
La gestion et la facturation des services aux navires ;
Une plateforme de partage des données ;
etc.
Ces deux systèmes sont appelés à être des piliers du système d’information du PAK.
0n parle beaucoup de dématérialisation. En quoi cette notion est-elle importante pour les procédures au PAK ?
La dématérialisation signifie qu’on veut rendre immatériel les supports d’information. Il s’agit très souvent du papier. La démarche de dématérialisation permet surtout de réduire significativement les délais de traitement. Les systèmes mis en place au PAK permettent dans un premier temps d’accélérer les traitements grâce au fait que l’information numérique circule plus rapidement que sur support papier et peut rapidement être partagée entre destinataires autorisés. Les décisions peuvent dès lors être prises rapidement. Dans un deuxième temps, chaque fois que possible, les opérations ou traitements se feront automatiquement. Les délais de traitement vont s’en trouver améliorés d’où son importance pour le PAK.
Quel est le niveau d'opérabilité avec le reste des acteurs portuaires (Douanes, CNCC et autres) ?
Tout se passe bien. Nous continuons de travailler ensemble à parfaire l’interopérabilité de nos différents systèmes. Des protocoles d’accord sur la dématérialisation et les échanges de données ont été signés entre le PAK et certains de ces acteurs. La mise en œuvre technique est en cours. L’atelier de février dernier, organisé conjointement par le PAK et les Douanes à Kribi sur le thème de la "Vulgarisation des procédures de passage des marchandises au Port de Kribi", a permis de faire le point, de recueillir les attentes des acteurs les uns vis-à-vis des autres et de définir la trajectoire d’évolution.
En quoi le système d'information est-il une valeur cardinale dans la performance d'un port aujourd'hui ?
Un ensemble de systèmes d’information performants et interopérables permet à un port de gérer un flux important d’opérations sur les navires et les marchandises en un temps qui satisfasse ses usagers. Il est aisé de constater que les plus grands ports du monde sont ceux qui disposent des systèmes d’information dont le niveau d’automatisation est très poussé. En ce sens, le décret numéro 2016/267 du 29 juin 2016 portant Réorganisation du Port autonome de Kribi stipule pertinemment en son article (3), alinéa (3) que : « Dans le cadre de ses missions, le Port Autonome de Kribi met en place un système de gestion des données portuaires alimenté par les opérateurs de la place portuaire. »
Que change la mise en opération du PAK dans la conception et le développement de votre métier ?
La mise en opération du PAK est un challenge pour tout spécialiste des systèmes d’information. L’ambition de réussir devra au moins être à la hauteur des attentes qui reposent sur ce Port. La diversité des métiers, des entités à mettre en relation et les enjeux commerciaux et stratégiques sont autant d’éléments à prendre en compte dans le développement du système d’information. Ceci ferait du développement de ce système d’information, une mission critique parmi d’autres.