En plein cœur de l’autoroute inconnue

Peu de Camerounais se doutent de la transformation formidable qui se produit dans la forêt profonde, pour relier demain le port de Mboro aux grandes villes du reste du pays.

En plein milieu de cette forêt obscure, dans cet espace dont si peu de Camerounais se doutent de l’existence, prend forme actuellement, dans le silence et la discrétion la plus pure, un enjeu majeur de la transformation économique et sociale du Cameroun des prochaines années : la construction de l’autoroute Lolabe-Kribi. Paysage de grand chantier où s’activent des centaines de petites et grandes mains, de part et d’autre d’une allée de séparation qui donne du volume à cette route pleine de majesté sur laquelle circuleront bientôt les centaines de véhicules se rendant ou sortant quotidiennement du port de Mboro. C’est en effet que, dans le droit fil de son monumental investissement sur la plateforme portuaire, le Gouvernement du Cameroun a pris la décision stratégique d’environner la ville de Kribi en général et son port en particulier, d’infrastructures d’accompagnement sans lesquelles la viabilité économique de l’effort infrastructurel initial serait équivoque. Aussi, décision fut-elle prise – à l’issue d’une convention de financement signée le 28 novembre 2012, entre l’entreprise chinoise China Harbour Engineering Company Limited (CHEC) et l’Etat du Cameroun, à travers le Complexe industrialo-portuaire de Kribi (CIPK) – de procéder à la construction aussi rapide que possible de cette autoroute dont les travaux ont effectivement démarré le 1er janvier 2015.

Lecture de l’état d’avancement des travaux de construction de ladite autoroute, à travers quelques chiffres-clés.

  • 250 milliards FCFA : coût total du chantier (environ 453 millions de dollars US). Montant payé à 85% par EximBank China et 15% en fonds de contrepartie par le Gouvernement camerounais
  • 42 mois : durée totale du projet, dont 06 mois d’études et 36 mois de travaux. Les travaux ont débuté le 1er janvier 2015 et devraient s’achever en juin 2018
  • 39 mois : c’est la durée consommée, en fin décembre 2018, des mensualités pour les travaux prévus. Le taux d’avancement des travaux est alors évalué à quelques 80%, répartis comme suit : 95% pour les travaux préparatoires, 80% pour les terrassements, 25% pour la chaussée, 35% pour les travaux d’assainissement longitudinal, 85% pour les ouvrages hydrauliques transversaux et 60% pour les ouvrages d’art
  • 38,5 Km : longueur totale de l’autoroute à construire. Le tronçon va du village Mboro pour déboucher à Bilolo dans l’arrondissement de Kribi 2ème. Cette section est reliée à la route nationale N°7 Edéa-Kribi via une voie de raccordement de 4km qui partira de la provinciale 8 (Yaoundé-Olama-Kribi-Campo)
  • 38 Km : longueur totale de la couche de chaussée déjà posée de façon réelle, seule la dernière couche reste à poser pour finaliser la chaussée, ainsi que, la couche de fondation et la couche de base.
  • 03 : nombre de diffuseurs (échangeurs) : il s’agit des grands carrefours à partir desquels s’effectuera la répartition de la circulation sur les voies secondaires.
  • 10 : nombre de ponts sur la totalité du parcours pour une longueur cumulée de 720 ml. Parmi les plus importantes, il y a un de 100 mètres sur le fleuve Kienke et un second de 140 mètres sur la Lobé.
  • 100 Km/h : vitesse de référence sur laquelle est construire l’autoroute, suivant les codes et standards chinois
  • 77% : mise en place des règles environnementales. Cela regroupe les tâches suivantes : le dispositif de gestion des déchets (eaux usées, ordures, carburants, etc.), les technologies de sensibilisation des équipes sur les maladies et la protection de l’environnement du projet, d’entretien de la base vie, notamment
  • 105 milliards : coût des travaux déjà exécutés par l’entreprise CHEC à ce jour, ce qui représente environ 43% du montant total de la commande totale. Le Ministère des Travaux publics a accordé à l’entreprise contractante des facilités douanière d’un coût proche de 14 milliards FCFA.
  • PK16-PK38 : la libération des emprises sur cette portion du trajet n’est pas encore réglée. La commission d’évaluation des biens mis en cause a soumis son rapport d’évaluation et les décrets d’indemnisation ont été signés. La commission de paiement devrait débuter lesdits paiements.