« L’Afrique centrale sera plus active et visible »,

Monsieur le Secrétaire Général, qu’est-ce qui justifie votre séjour à Kribi ?

Il faut déjà noter que le Port Autonome de Kribi est un membre actif de l’Association de Gestion des Ports d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Et à ma prise de fonction le 2 septembre 2019, il était de bon que je passe à Kribi dire bonjour. Mais c’est un périple qui a commencé par le port de Douala, suivi de Kribi pour finir à l’Autorité portuaire nationale (APN) à Yaoundé.

C’est une visite de courtoisie mais aussi de travail avec les membres de l’association qui sont au Cameroun. Question de voir comment nous pouvons conjuguer nos efforts et faire en sorte d’éclore au niveau de cette sous-région et développer nos activités commerciales, parce que nous sommes désormais dans une globalisation.

 

Concrètement, quel est l’apport de l’AGPAOC au développement des ports ?

Vous convenez avec moi qu’aujourd’hui, les ports sont dans les villes, qui sont globalement menacées par l’érosion côtière. Donc, à titre d’illustration, nous travaillons beaucoup dans la lutte contre l’érosion côtière. Nous travaillons également sur les questions de dessertes maritimes, de la facilitation du passage de la marchandise, essayer de faire en sorte qu’il y ait moins d’implications humaines mais plus de fluidité dans le trafic. Parce que lorsque les cadences sont bonnes, nous récoltons plus de manne financière.

Une certaine opinion estime que l’Afrique Centrale n’est que simple observatrice au sein de l’AGPAOC. Que répondez-vous à cela ?

Je réponds que c’est à raison ! Et c’est d’ailleurs l’un des mobiles de ma présence au Cameroun. Il est question de démontrer à la face du monde que l’Afrique centrale compte au sein de l’association. L’Afrique centrale est membre fondateur de cette association et il n’y a pas de raison qu’elle ne prenne pas ses positions. L’Afrique centrale est là, elle a toujours été là et elle sera désormais plus active et visible. Ce qui a peut-être manqué c’est une forme de communication. Il faudra communiquer un peu plus pour voir ce que l’Afrique centrale fait et la place qu’elle occupe au sein de l’association. Il faut aussi avouer que très souvent au sein des associations, c’est le positionnement qui intéresse, les places ou postes de responsabilité qu’occupent les uns et les autres. Jusque-là, ça intéressait certains pays plus que d’autres. Mais aujourd’hui, l’Afrique centrale a fait parler son cœur et je suis certain qu’elle prendra très vite la place qui est la sienne.

 

L’on observe par ailleurs que les ports africains se phagocytent plus qu’ils ne collaborent. N’est-il pas possible d’élaborer une politique de complémentarité entre ces infrastructures ?

Ça devrait aller de soi. En réalité, il y a beaucoup d’outils qui nous manquent. Les ports d’Afrique se phagocytent parce qu’on crée les mêmes infrastructures partout et parce que nous n’avons pas de flotte maritime. Si nous avions des flottes, il ne serait jamais question de créer des hubs partout. On créerait un hub quelque part et puis on investirait tout simplement sur des systèmes de cabotage pour transporter d’un port à un autre, et repartir les charges et les bénéfices. En réalité nous réfléchissons à tous ces schémas, voir comment tirer profit de nos échanges et de notre collaboration. L’AGPAOC qui est au centre de toutes ces intelligences, réfléchit à toutes ces questions et à mon humble avis, nous trouverons la solution idoine.