- Commandant, trois mois après votre prise de fonction, quelle appréciation faites-vous de l’organisation de la Capitainerie ?
En si peu de temps en tant que Commandant du Port de Kribi, vous conviendrez avec moi qu’il est prématuré de donner une appréciation exhaustive sur l’organisation de la Capitainerie. Néanmoins, il faut savoir que la Capitainerie du Port Autonome de Kribi (PAK) est relativement Jeune. En trois ans d’existence seulement, d’importantes bases ont certes été posées par mon prédécesseur, mais des efforts sont à fournir davantage sur l’amélioration de la performance organisationnelle. Il est surtout question de s’appuyer sur un modèle qui privilégie l’évaluation des acquis, l’identification des besoins et la recherche des ressources pour un renforcement des capacités.
- Du haut de votre responsabilité de COMPORT, quelles ambitions nourrissez-vous pour le PAK ?
Mes ambitions sont de divers ordres. De prime à bord, il faut travailler à maintenir haut les standards de sécurité et de sureté. L’objectif étant de faire du port de Kribi une destination régionale et Internationale de choix de par la qualité des services. Nous ambitionnons de contribuer à fidéliser la clientèle déjà acquise et attirer d’avantage d’investisseurs ; contribuer à accroitre le Traffic maritime et portuaire, renforçant ainsi la contribution du port au PIB national ; contribuer autant que possible à préserver l’environnement et l’écosystème marin. Enfin, nous travaillons à constituer des équipes compétentes pour la performance souhaitée.
- Sur quels chantiers êtes-vous prioritairement lancés ?
En termes de priorité, l’accent est mis sur le renforcement du système de Sureté-et de Sécurité, tant sur les plans du trafic maritime, du maintien de l’ordre que sur celui de la réalisation des projets. A titre d’illustration, avec les travaux d’extension du port en cours (phase II) et, pour la sécurité de la navigation et du trafic des navires, une mini station VTS (Vessel Traffic System) a été mise en place pour s’assurer que toutes les mesures pour freiner la propagation du coronavirus (COVID-19) sont scrupuleusement observées. Il n’en est pas moins de toutes les actions initiées dans le projet de prolongement de la digue de protection sud qui bénéficieront à toute la sécurité nécessaire pour leur bon déroulement.
En ce qui concerne le maintien de l’ordre de manière générale au sein du port, l’installation des Forces de Maintien de l’Ordre (FMO) rattachées au Port se poursuit et devra être finalisée sous peu. Il est important de mentionner que le plan de sécurité récemment approuvé va être certifié par un organisme agrée.
- A propos du chantier de la phase II, les travaux affectent certainement le fonctionnement habituel du port en termes de mouvement d’engins et de personnes. Quel dispositif d’encadrement est mis en place pour préserver la sécurité et sûreté du port ?
Le PAK s’est arrimé au code ISPS (Code International pour la Sûreté des Navires et des Installations Portuaires). Le non-respect de la mise en application du code ISPS pourrait entrainer de graves sanctions. Il est par conséquent obligatoire pour nous de nous assurer que toutes les opérations maritimes, les mouvements des biens, d’hommes et d’engins se font dans la sécurité et la sureté les plus absolues. A ce jour tous les accès sont maitrisés et surveillés par des équipes qualifiées. Une guérite spéciale a d’ailleurs été dédiée à cet effet (guérite 8 en l’occurrence) pour le contrôle des accès au port. Plus encore, pour une meilleure synchronisation des actions, des réunions de concertations entre la compagnie chargée des travaux d’extension du port (CHEC) et les structures opérationnelles du PAK sont régulièrement organisées. Nous mettons également à contribution toutes les Forces de Maintien de l’Ordre (FMO) rattachées au PAK.
Sur le plan maritime, une bouée de chenal provisoire en remplacement d’un feu de la digue sud permet d’assurer la sécurité de la navigation dans le chenal. Evidemment, une communication est maintenue entre la tour de contrôle et l’entreprise CHEC pour être notifié de tout mouvement de navire avant exécution. En outre, divers Avis Urgents aux navigateurs ont été publiés pour informer tous les navigateurs des changements effectués au niveau du Port Autonome de Kribi.
- Où en est-on avec l’acquisition d’une nouvelle pilotine au port de Kribi ?
Le projet d’acquisition de la pilotine est sous contrôle et est en bonne voie. Des missions de suivi et de contrôle de la qualité ont été faites par nos équipes auprès du constructeur basé en Espagne. Il a été à chaque fois question de s’assurer qu’en phase de consolidation de la structure, la construction respectera les standards de conformité.
La Direction Générale du PAK attache du prix à l’application du contrat qui nous lie au constructeur, notamment sur les aspects liés à la qualité des matériaux et le respect des délais de livrables. La prochaine mission de contrôle aura pour objectif de valider les essais en mer avant que nous réceptionnions ledit équipement.
- Comment coopèrent les différentes unités de sureté déployées sur la plateforme de Kribi ?
La collaboration entre le PAK et les unités de sûreté est structurée et favorise une collaboration franche et des discussions constructives qui permettent d’avancer en résolvant durablement tous les problèmes qui nécessitent une intervention. C’est à ce titre que Monsieur le Directeur Général du PAK a mis en place un sous-comité de sécurité/sûreté du PAK, constitué d’unités de sûreté que sont : le BIR, la Gendarmerie Nationale, la Marine Nationale et la Police entre autres. Ce sous-comité tient des réunions sur une base mensuelle et examine toutes les questions de sécurité/sûreté qui nécessitent une implication concertée au sein de la plateforme portuaire.
Sur le Plan Maritime
- Le BIR Zone Kribi dans ses missions régaliennes est responsable de la sécurisation de la mer territoriale à savoir douze mille Marins à partir des côtes (plan d’eau, bassin, chenal d’accès et rade).
- La Marine Nationale (Base navale de Kribi) quant à elle sécurise les zones au-delà de la mer territoriale.
Sur le plan terrestre
- La Gendarmerie Nationale (Compagnie du Port et l’escadron 74) et/ou la Police (Commissariat spécial du Port) constituent la première force d’intervention en cas d’infractions.
- Les unités de sureté du PAK qui s’occupent des accès, surveillances et contrôles des mouvements des marchandises et des hommes, sont sous la supervision de l’Autorité Portuaire à travers la Capitainerie, garante de la sécurisation du domaine portuaire.
Il apparait donc qu’en fonction des problèmes rencontrés, chaque unité de sûreté peut être saisie pour agir chacune dans son domaine de compétence.
- Quid des interactions entre les unités de sureté du PAK et celles des concessionnaires ?
Les interactions sont conviviales et professionnelles. Toute installation portuaire en notre sein doit s’arrimer aux dispositions du Code International pour la sûreté des Navires et des Installations Portuaires (ISPS). C’est pour cette raison que le concessionnaire du terminal à conteneurs KCT (Kribi Conteneurs Terminal) a choisi d’opérer dans notre site avec une Agence de gardiennage de son choix, pour assurer les volets de la surveillance et le contrôle des accès à ses guérites. Les patrouilles à l’intérieur de KCT par nos agents de Sûreté sont conduites dans le respect des règles et procédures de la KCT.