Visite initiatique sur les terminaux off-shore

Une journée entière pour faire le tour, aux dirigeants du PAK, des installlations d'exploitation du pétrole et du gaz camerounais, aux larges de Kribi.

Visite initiatique sur les terminaux off-shore

L’exercice n’avait rien d’habituel : préparé de longue date par la Capitainerie de l’entreprise, en étroite discussion avec les équipes de l’exploitant de chacun des deux sites, il se traduisit même, le moment venu, par une empreinte sportive des plus affirmée. En effet : arriver sur le point d’embarquement de Bipaga (environ 22 km du centre-ville de Kribi) à 08h30, enfiler l’encombrante combinaison sécuritaire de rigueur, écouter les premières consignes (effrayantes) de sécurité, parcourir l’appontement de jonction, puis se livrer à la première de toutes les nombreuses épreuves de la suite, à savoir, descendre l’échelle d’accès à la vedette. Pour des hommes ayant, pour la plupart, passé l’âge légendaire de la cinquantaine, rien de facile dans ce contraignant exercice. C’est souvent à se demander à qui de tous ces directeurs, sautera le premier pas : Patrice Melom, lui-même, pas si impressionné que cela, derrière des lunettes d’artificier.

Sous un ciel chargé d’épais nuages gris et lourds, voilà donc la dizaine de hauts responsables du PAK, assis de façon quasi religieuse dans cette boîte qui, de suite, va leur servir de point de liaison vers leurs explorations. Ils vont en avoir ainsi pour une dizaine de kilomètres (15 000 nautiques) et un peu plus d’une heure de voyage. Le chemin n’a rien de rassurant : des vagues hautes et particulièrement indociles sur lesquelles vient régulièrement frapper le dos du navire, en produisant un bruit sec et cru, qui déferle sur leur cœur et leur estomac, avec des émotions intenses et irrésolues.

 

Arrêt à la station d’Ebome

La première étape est celle de la station d’Ebome. Plateforme à partir de laquelle le Cameroun extrait une partie de son pétrole brut, 10% du volume total tiré du sous-sol, soit quelques 5 000 barils par jour, pour une production bimensuelle de 400 000 barils prêts pour l’export. Le site est aussi impressionnant qu’un terrain de football, pour cet immense tanker sur lequel sont posés nos pas de personnes curieuses et une grande partie de la richesse du pays. La balade est longue, les explications détaillées, et les frayeurs grandes à chaque regard en plongée qui fait découvrir au loin l’extension autant que l’intensité de la mer.


Ebome (Kribi) - 16 mai. Deux des directeurs du PAK (DAG et DSID, au premier plan) sur le point d'embarquer pour un voyage d'une heure en linéaire vers la première destination   

« Hilli Episeyo » dans le viseur

Après une nouvelle demi-heure de mer, entre le site Ebome et l’usine flottante d’exploitation et de traitement de gaz naturel dénommée « Hilli Episeyo », l’équipée arrive au pied du gigantisme, d’une installation dont très peu soupçonnent l’existence dans les eaux territoriales camerounaises : la toute première unité de ce type, mondialement inédite, mise sur pied exclusivement pour une plateforme intégrée de mise en valeur du gaz naturel extrait des plus sombres profondeurs de la terre. Le dispositif a été formellement mis en fonctionnement le 20 novembre 2017 par la Société nationale des hydrocarbures, qui en a assuré aussi bien le financement que, aujourd’hui, l’exploitation. L’usine, vraiment impressionnante en tous points de vue, accueille alors ses visiteurs par un tour sinueux de l’ensemble des compartiments, au milieu de d’interminables tuyauteries au sifflement continu. On se croit un peu dans un décor de sciences fiction, très loin du réel, au milieu de cette mer calme dont les eaux obscures soulèvent plus de questions que de réponses. Il circule ici plusieurs dizaines d’employés, pour la plupart, étrangers. Avant et après le déjeuner sur le site, les Cadres-dirigeants du PAK se laissent aller à l’ivresse de ces découvertes qui épatent leur savoir pourtant déjà fort rempli.

Retour sur terre

Le voyage retour dure une demi-heure environ. Sous une pluie battante, dont les logues files d’eau ne réussissent cependant pas à doucher les souvenirs de tout ce monde qui revient alors, chacun dans son bureau, avec le sentiment d’avoir pris part à une aventure inédite.