Le 02 avril dernier, une délégation officielle du mouvement patronal camerounais est venue sur le terrain, à Kribi, prendre la mesure d’un port en fonctionnement depuis une année pleine.
De sa mine détendue, porté par des bretelles élégantes et des lunettes de banquier, Célestin Tawamba, Président du Groupement inter-patronal du Cameroun, est arrivé à Kribi, le 02 avril dernier, avec l’air d’un apprenant. Les mains croisées dans le dos, marchant d’un pas sobre et calculé, sur le portrait parfait de celui qui vient pour apprendre : apprendre du port et de ses dirigeants, apprendre aussi du fonctionnement de cette infrastructure dont tout le monde parle et dont une part somme toute considérable de Camerounais (et d’internationaux) continuent encore à, soit ignorer l’existence ou, plus encore, à mésestimer la réalité de son démarrage effectif. Une visite faite donc en cette matinée, pour prendre la mesure des faits et, dans la foulée, partager les convictions de ceux qui agissent et portent depuis toujours au développement du tissu productif local. Il a dit, monsieur Tawamba : « le Port de Kribi est né pour jouer un grand rôle et il nous paraît fondamental que toutes les forces internes de ce pays coalisent pour lui apporter les ressources dont il a besoin pour se développer de façon harmonieuse ».
Recherche de compétitivité
Dans sa délégation, une quinzaine de personnes, parmi lesquelles le Secrétaire exécutif, Alain-Blaise Batongue. Celui-là même qui a agi, en coulisses et largement en amont de cette visite, à la préparation de l’un des moments les plus importants de cette combinaison institutionnelle : la signature d’une convention de partenariat entre le PAK et le GICAM visant à rendre les deux structures solidaires à leurs enjeux respectifs de développement. Le PAK dit en attendre large : un accompagnement, des conseils, des arbitrages et surtout, un réseautage et, bien entendu, des clients : « L’objectif global de tout ce que nous mettons ainsi en place d’un commun effort étant, pour le PAK, jeune organisation nouvellement arrivée dans le monde des grandes entreprises camerounaises, de vous montrer comment ce port et les acteurs qui le constituent, peuvent aider à rendre plus compétitive l’ensemble de l’économie camerounaise et sous-régionale, en aidant autant que possible à rendre la circulation des marchandises plus fluide » a ainsi affirmé Patrice Melom, Directeur général du PAK.
Nouveau centre de gravité
L’événement de ce jour, se tenait ainsi cinq jours après le 02 mars, date d’anniversaire qui porte au lancement effectif des opérations d’exploitation commerciale, intervenu il y a un an. Une date que tous les acteurs de l’économie nationale peuvent aujourd’hui considérer comme historique dans la prise en main du destin de ce pays. Depuis, pour ceux qui ne le savent pas encore, le Port de Kribi a en effet progressivement pris corps dans l’industrie maritime et portuaire, devenant au fur et à mesure des jours qui passent, un nouveau centre de gravité dans la vie économique nationale. Aussi a-t-il pu, sur les douze premiers mois d’activité, faire valoir des chiffres plus que remarquables : 329 escales de navires, 160 000 conteneurs manutentionnés, 10 millions de tonnes de produits traités, 230 000 mètres-cubes de bois exportés et une majorité d’opérations réalisées dans le transbordement. C’est dire si les automatismes et la crédibilité recherchés ont rapidement été atteints, à la satisfaction d’un nombre de plus en plus grand d’acteurs portuaires et de clients.
La délégation du GICAM a achevé sa visite par une longue et sinueuse balade dans les travées de Mboro, à 35 km du centre-ville de Kribi, où se situent les installations même du Port. Là, Célestin Tawamba a pu prendre la mesure de cet important investissement réalisé à hauteur de 250 milliards F. CFA à partir de 2011, dont les travaux se sont achevés en mai 2014.