L’un des enjeux de la dématérialisation des procédures est en effet de compresser chaque jour davantage les délais de passage des marchandises dans les ports camerounais. Sur les dernières années, Douala a fait de grands bons en avant, passant de 20 à 10 jours, même si l’on a pu noter ces temps derniers, un léger rallongement des délais. Sur Kribi, les performances sont encore meilleures : cinq jours à l’import et deux jours à l’export ; ce qui place ce dernier dans les meilleures performances africaines, sur cet indicateur spécifique.
La dématérialisation est ainsiun facteur-clef du schéma global de facilitation du commerce transfrontalier dans lequel le Port de Kribi, s’invite comme un maillon de la chaine logistique des filières de croissance. Un maillon qui la particularité de réunir plusieurs activités permanant le passage de la marchandise et un traitement rapide des navires commerciaux. Selon Modeste Ako’o, directeur d’Exploitation du PAK, « ces acteurs doivent interagir et échanger entre eux d’une part et mais agir aussi sur le processus de passage physique qui se superposent à plusieurs autres flux, dont notamment les flux d’informations ». Aussi, ajoute-t-il, la dématérialisation des supports qui accompagne les marchandises est utilisée, pour rendre plus fluides et sécurisables ces flux d’information, au moyen de l’utilisation accrue des ordinateurs en réseau entre plusieurs acteurs portuaires, au sein d’une plateforme électronique unique. Cette dernière a pour rôle de réduire les points d’accès des usagers aux dispositifs intégrés de dédouanement et des formalités administratives. Il en est de même pour le paiement des droits et taxes douanière et des prestations rendues par les membres de la Communauté portuaire tout entière.
Ce qu’il convient de retenir, selon le président du Groupement des importateurs de RCA, c’est que « la dématérialisation n’est pas une fin en soi. Elle doit s’inscrire en effet dans une démarche globale qui consiste à expurger du port au préalable, toutes les procédures sans valeur ajoutée ou redondantes, qui pénalisent fortement, en ce moment même, la compétitivité globale des corridors camerounais sur le Tchad et la Centrafrique ». Raison pour laquelle, selon Gabriel Manimben, directeur général de l’Agence des Prestations maritimes, « il faut clairement encourager tous les acteurs à se structurer et à former massivement leurs personnels, qu’ils soient privés ou publics ». D’où l’engagement que les autorités portuaires de Kribi prennent pour assumer ce leadership pour l’excellence opérationnel et de la fluidité du passage portuaire.