Fonctionnalité du Port de Kribi, Le MINEPAT fait le point

Une forte délégation ministérielle, conduite par le Directeur Général de l’Economie a effectué une visite de travail les 3 et 4 décembre à Kribi, question d’évaluer l’état de fonctionnalité du port..

En exploitation depuis le 2 mars 2018, le Port de Kribi au stade actuel ne représente encore que le 10e du projet de Complexe Industrialo-portuaire de la ville. Seule la Phase 1 est achevée et a permis le démarrage des opérations commerciales. La phase 2, visant l’extension de l’infrastructure portuaire est en cours et les travaux rendus à 25%. En parallèle, la zone logistique et industrielle fait sa mue, avec une dizaine d’entreprises en cours d’exploitation. Ce tableau est appréciable mais Kribi devrait déjà être un peu plus loin. Voilà qui justifie la visite de travail au port, les 3 et 4 décembre 2020, d’une délégation du Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT), conduite par le Pr. Isaac TAMBA, Directeur Général de l’Economie et de la Programmation des Investissements publics. Une dizaine de collaborateurs à sa suite. La mission de deux jours a démarré par un tour du propriétaire.

Patrice MELOM, Directeur Général du Port Autonome de Kribi (PAK) et l’ensemble de ses proches collaborateurs se sont mobilisés pour la circonstance. Première halte, le terminal à conteurs. Eric LAVENU, Directeur Général de KCT a personnellement présenté les installations, notamment les deux portiques de dernière génération, avec une performance exceptionnelle de 25 mouvements par heure chacun et un terre-plein de stockage d’une capacité de 300 000 EVP. « Nous allons faire 250 000 EVP en fin 2020 et certainement dépasser les capacités d’accueil d’ici 2021. » C’est dire que l’extension du port de Kribi est plus qu’urgente. KCT regrette par ailleurs que l’essentiel du trafic actuel soit du transbordement. La preuve, le navire à quai au moment de la visite a déchargé 1000 conteneurs et seul 100 restent au Cameroun… Eric LAVENU plaide ainsi pour l’aménagement soutenu de la zone logistique et industrielle, afin de booster l’import/export. Mais la priorité, selon Michael MAMA, Directeur de l’Exploitation (DEX), c’est la connectivité du port. « Sans voies de dessertes vers l’intérieur du pays et l’hinterland, aucun port ne peut réellement être attractif », argumente le DEX. L’on a ainsi plaidé pour la réhabilitation de l’axe routier Kribi-Edéa, en piteux état, en attendant que le chantier de l’autoroute reprenne sur sa phase 2, Kribi-Edéa. La phase I de ladite autoroute, Lolabé-Kribi est achevée à 90%.

Le DG de l’Economie s’est montré rassurant, indiquant au passage que même le projet de chemin de fer reste d’actualité et le gouvernement y travaille. Autres haltes significatives, la base vie du projet d’adduction en eau potable, dont le taux d’avancement affiche 30% ; l’usine Tractafric (deux milliards d’investissement), déjà fonctionnelle avec à date, sept engins assemblés et mis sur le marché. Ultime halte, l’Atlantic Cocoa Corporation (ACC), une usine de transformation de fèves de cacao d’une capacité de 48 000 T extensible à 64 000. Cet investissement de 40 milliards de Fcfa est achevé et le premier navire d’export des produits dérivés est annoncé pour le 12 décembre prochain. Dans l’ensemble de ces unités, les contraintes soulevées sont similaires : insuffisance de fourniture en énergie et eau, en plus des coupures intempestives ; mauvaise qualité des réseaux téléphoniques et Internet ; capacités de stockage/déstockage insuffisante au niveau du port ; etc. Tout a été consigné et les regards tournés vers Yaoundé.


Présentation faite par le Directeur de l'Aménagement du PAK à la Délégation (@pak)