C’est le résultat d’une sélection rigoureuse

Le Directeur général du PAK explique les critères qui ont prévalu au choix de l’opérateur : « développement des trafics, crédibilité et pertinence du plan de financement, politique et objectifs de performance d’exploitation et participation des nationaux au capital de la société concessionnaire ».

Le Port autonome de Kribi vient de dévoiler l’identité du nouveau concessionnaire pour le développement, l’exploitation et la maintenance de son terminal polyvalent, à savoir l’entreprise philippine International Container Terminal Services Inc. (ITCSI). Comment s’est déroulée la sélection?

C’est en effet le résultat d’une sélection rigoureuse, au terme d’un processus transparent et compétitif. Il convient dès lors de rappeler que les procédures de mise en concession de terminaux portuaires sont encadrées par des textes particuliers. C’est à ce titre que l’organisme portuaire de Kribi, sur instructions de la très haute hiérarchie, a procédé au lancement de la procédure de mise en concession des activités de développement, d’exploitation et de maintenance du terminal polyvalent.

Ladite procédure, conformément au cadre réglementaire suscité, prévoit quatre étapes essentielles. D’abord la pré-qualification des entreprises, qui a été effectuée par un appel public international à manifestation d’intérêt au terme duquel cinq (05) candidats ont été préqualifiés.  Suivra l’étape de la qualification technique, effectuée par un appel d’offres international restreint. Troisième étape, celle de la qualification financière, effectuée sur la base de la qualification technique. C’est à ce terme que le candidat ICTSI a été déclaré adjudicataire provisoire.  

Provisoire parce qu’il reste encore une dernière étape, celle des négociations et passation du contrat. Cette ultime phase sera réalisée avec ICTSI dans les prochains mois [en ce 24 juillet, Nslr].

 

Quels sont les critères et objectifs ayant milité en faveur de cet opérateur?

Je voudrais de prime à bord expliquer qu’en amont de la sélection du concessionnaire, les critères de classement des candidats portaient sur quelques aspects clés : le développement des trafics, car nous avons besoin d’un partenaire qui rassure sur sa capacité à la diversification ; la crédibilité et la pertinence du plan de financement pour nous garantir de la solidité financière, la politique et objectifs de performance d’exploitation et la participation des nationaux au capital de la société concessionnaire.Il faut préciser que ICTSI a réalisé une étude de marché de très  de Kribi et par conséquent, de garantir un niveau de trafic minimum conséquent. Lesdits objectifs ont été jugés conformes avec l’ambition du Port de Kribi en termes de volume et de typologie de marchandises traitées.

Le candidat ICTSI s’est en effet engagé sur des objectifs qui intègrent tous les types de trafics envisagés et projetés par le PAK sur le terminal polyvalent. Il a également développé dans son offre technique un programme d’investissements important, qui devrait booster la compétitivité de l’infrastructure. Il faut savoir qu’à cette étape de la mise en œuvre de la plateforme portuaire de Kribi, le plus important est de sélectionner un partenaire dont la vision s’aligne parfaitement avec les perspectives de développement du Port. Car, bien au-delà des recettes, les engagements en termes d’investissements sont tout aussi fondamentaux. 

Concernant les recettes, le dossier d’appel d’offres a estimé un ticket d’entrée minimal que ICTSI a carrément triplé… Son offre est presque le double de ce que NECOTRANS avait fait en son temps pour ce même terminal. Toute chose qui témoigne de l’attractivité que port de Kribi exerce sur les investisseurs internationaux.

En fin, au niveau des trafics, l’adjudicataire ICTIS s’engage à se déployer de manière à exploiter le terminal jusqu’aux limites de ses capacités qui sont de 1,2 million de tonnes en phase I et de 4 à 5 millions de tonnes en Phase II.

 

L’identité du partenaire local au capital de ICTSI est-elle connue ?

La volonté du PAK dans la conduite de cette procédure de mise en concession est de garantir l’implication des nationaux dans l’exploitation future de ce terminal. A cet effet, plusieurs mesures ont été prises dont la forte incitation à un recours à des cadres camerounais ; le recours à la sous-traitance en faveur des entreprises camerounaises et 25% du capital social de la future société concessionnaire réservé aux Camerounais. Sur le cas particulier du capital réservé aux camerounais, il est à ce stade prématuré de se prononcer sur une quelconque identité.

 

Qu’adviendra-t-il du groupement camerounais KPMO qui gère le terminal polyvalent jusqu’à présent ?

L’entreprise KPMO qui est actuellement le sous-traitant du PAK, chargé de réaliser les opérations de manutentions sur le terminal polyvalent peut, au vu de ce qui précède, bénéficier des mesures incitatives à l’implication des nationaux énumérées ci-dessous à savoir : la prise de parts dans le capital social de la future société concessionnaire, sous réserve du respect des engagements y afférents et le recrutement de ses cadres et employés dans les effectifs de la future société concessionnaire, en fonction des standards ce cette dernière.

Je tiens à rappeler que KPMO gère le terminal actuellement en qualité de sous-traitant et non de concessionnaire. En effet, suite à la défaillance du Groupement NECOTRANS/KPMO, adjudicataire de l’appel d’offres initial, (NECOTRANS ayant fait faillite Ndlr), il a été confié au PAK la mission de gérer ce terminal en régie, de façon transitoire. Une gestion qu’il a simplement cédée en sous-traitance à KPMO. C’est dire que si les négociations avec ICTSI aboutissent favorablement, il prendra aussitôt possession du terminal polyvalent en exploitation, pour une durée de 25 ans.